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       Pour la plupart des personnes au XIXe siècle, il existe deux sociétés, l'une noire, l'autre blanche, qui se trouvaient séparer par un mur d'hostilité et de méfiance. Ainsi un Noir de Caroline du nord écrit au début du XXe siècle que "Nous sommes voisins, et pourtant étrangés" et John Howward Griffin cite dans Black like me l'atmosphère pesante qui régnait : « On ne se sentait pas aux États-Unis ici. On se serait plutôt cru dans un pays étranger enrobé de laideur. Une tension flottait dans l'air, une menace permanente, même si l'on n'arrivait pas à la toucher du doigt. »  Puisque les Blancs étaient majoritaires, ils pensaient que les Noirs étaient inférieurs en intelligence et en caractère. Les préjugés racistes étaient confirmés et légitimés par des scientifiques comme Franz Joseph Gall, qui pensait dicerner les capacités intellectuelles des humains en fonction de la forme du crâne. On mettait également en garde contre la miscegenation, c'est à dire le mélange des races, et on interdisait les mariages mixtes qui pourraient "contaminer" la race supérieure. 

L'intimidation est un problème rationnel. Il s'agit d'un abus de pouvoir d'un individu ou d'un groupe d'individus envers d'autres, qui s'exprime de differentes manières : à travers la violence ou par le biais des différentes intimidations physiques ou morales. Ainsi, Leon Walter Tillage dit dans son oeuvre Léon "Parce que pendant l'entracte, les gosses blancs balançaient du pop-corn ou des trucs dans ce goût-là vers le balcon, et on ne voulait pas s'en recevoir...Mais si les blancs, en nous poursuivant nous attrapaient avant que nous ayons atteint cette voie ferrée, alors ils nous donnaient des coups de bâton" et Isabelle Wlodarczyk dans son oeuvre L'abre aux fruits amères, écrit "James sentit les deux Blancs s'approcher de lui et se mit à trembler. Il savait que ce qu'il allait prendre serait pire que le bâton qui lui caresssait les flancs chez ses patrons blancs, le soir après l'école...Ils se plantèrent devant lui. Leurs yeux brûlaient de haine. James baissa la tête pour se protéger. Il avaient les mains menottés. Le premier coup de poing lui arriva en pleine tête et l'étourdit, les autres le blessèrent sur tout le visage".

 

  •  Le Ku Klux Klan

      C'est ainsi qu'est née cette organisation blanche protestante, c'est à dire le Ku Klux Klan (prononcer "Cou Coux Clanne"). Le Ku Klux Klan (KKK) est une organisation suprématiste blanche protestante des États-Unis fondée le 24 décembre 1865. Elle est classée d'extrême droite mais n'a cependant jamais été un parti politique mais plutôt une organisation de défense des tradionnalistes et xénophobes qui revendiquent la suprématie blanche. Le KKK prône schématiquement la suprématie de la race blanche sur les autres (comme les asiatiques, arabes, hispaniques, portoricains et bien d'autres encore).

Dans une large mesure il est aussi très anti-centraliste, très hostile à ce qu'il considère comme des empiètements à des autorités fédérales. Le KKK est issu de la défaite et de l'occupation des 11 états séccessionistes de l'Union en 1860-1861. Il renaît beaucoup plus tard lors de la Première Guerre Mondiale mais cette fois ci, sous la forme d'une associaton légale, culturelle, ouverte à tous.

      Le premier Ku Klux Klan, celui des années 1866-1872, avait recourt au fouet, rarement au meurtre. Mais après 1890, dans les quatorze états du Sud, les lynchages s'enchainèrent. Le KKK a employé des menaces et des éxecutions sommaires mais les lynchages étaient encore plus brutaux. Ils se transformaient quelque fois en véritable assaut, pillage et meurtre contre les Noirs, et les acteurs de ces lynchages s'autoproclamaient "justiciers". Les coupables se sentaient à l'abri de toute poursuite judiciaire, et prenaient même des photos en guise de preuve (ci-dessous). Avec ces lynchages, ils renforçaient le sentiment de solidarité raciale dans la population Blanche, et terrorisaient la population Noire. Ils furent particulièrement nombreux dans les régions à faible densité, dans le Sud, et visaient surtout les Noirs pauvres, des étrangers recemment installés ou de passage dans la région. Des noirs étaient sacrifiés rituellement sans procès, pour des motifs mensongers, devant des autorités complices. Les lynchages étaient même indiqués dans la presse, loin d'être clandestins. Les différentes étapes du supplice étaient souvent photographiées, pour en faire des cartes postales ou des images de collection. Harper Lee s'exprime à ce sujet dans son oeuvre Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur en expliquant que " La vie impossible que certaines personnes font mener à d'autres - sans même y prendre garde. La vie impossible qu'imposent les blancs aux gens de couleur sans même prendre la peine de penser qu'ils sont eux aussi des êtres humains." 

 

 

 

  •  Les Black Panthers et le Black Power

      Les Black Panthers ont été fondés par Huey P.Newton et Bobby Sale en 1966. Ils défendent l'antiracisme et le nationalisme noir. C'est un mouvement révolutionnaire afro-américain qui atteint une échelle nationale. Cette organisation est connue pour son programme " Free Breakfast For Children" et l'utilisation du mot "pigs" qui signifie en français cochons pour désigner les agents de la police corrompus. Le groupe des Black Panthers est le fruit de la rencontre de deux jeunes militants de la cause Noire, Huey P. Newton et Bobby Seale, à Oakland dans la région de la baie de San Francisco en Californie. Selon les sources, les deux hommes se seraient rencontrés en 1962 au Merritt College d’Oakland auquel Newton s'était inscrit en droit. En janvier 1967, le parti ouvre officiellement son premier bureau à Oakland. Il entreprend quelques mois après sa création une campagne de patrouilles visant à surveiller les agissements de la police de la ville. L’action est censée répondre au septième point de son programme : « Nous exigeons la fin immédiate des brutalités policières et des assassinats de Noirs ».

L'emblème et le nom de l'organisation s'inspirent de la Lowndes Country Freedom Organization, un parti né en 1965. La loi de l'Alabama oblige tout les partis à présenter une identification visuelle pour les votants analphabètes. Ils choisissent comme symbole une panthère noire.

 

 

 

 

 

 

 

 

Cérémonie du Ku Klux Klan, en 1922

Lynchage, Caroline du Nord, 1908

Symbole des Blacks Panthers, utilisé comme emblème de ce parti

      Le terme Black Power est lancé par Stokely Carmichael en 1966 et recouvrait la position de divers mouvements politiques, culturels et sociaux Noirs aux États-Unis pour lutter contre la ségrégation raciale. Le Black power devient mondialement connu aux Jeux Olympiques d'été 1968, lorsque deux athlètes Noirs des Etats-Unis, Tommie Smith et John Carlos montent sur le podium en brandissant leur mains gantées puis baissant les yeux devant la montée du drapeau américain pour montrer tout leur mécontentement et leur colère. Ce mouvement est représenté par Martin Luther King et Malcolm X. Ils n'avaient pas pour but de montrer une quelconque suprématie Noire, mais plutôt la nécessité de s'organiser de façon non-mixte afin d'éviter une domination insidieuse des Blancs dans les organisations des droits civiques. Cette organisation sur une base "raciale" n'excluait pas la coopération avec des mouvements Blancs.

 

Symbole du Black Power

  • Les persécutions morales    

      A l'époque, les Noirs étaient considérés comme des animaux, leurs vies n'avaient pas de valeurs pour la communauté Blanche. Cela constituait un véritable fardeau pour la communauté Noir, une violence morale sans précédant. Ils étaient harcelés, exploités, dénigrés, et faisaient office de cibles faciles. Richard Wright s'exprime à ce sujet dans son oeuvre Black Boy, en disant " L'oeil aux aguets, portant des cicatrices visibles et invisibles, je pris le chemin du Nord, imbu de la notion brumeuse que la vie pouvait être vécue avec dignité, qu'il ne fallait pas violer la personnalité d'autrui, que les hommes devraient pouvoir affronter d'autres hommes sans crainte ni honte et qu'avec de la chance - dans leur existence terrestre - ils pourraient peut-être trouver une sorte de compensation aux luttes et aux souffrances qu'ils endurent ici-bas sous les étoiles" ou encore "Je savais maintenant ce que représentait le fait d'être nègre. J'étais capable de supporter la faim. J'avais appris à vivre dans la haine. Mais de sentir que certains sentiments m'étaient refusés, que l'essence même de la vie était inaccessible, cela me faisait mal, me blessant par-dessus tout. Une faim nouvelle était née en moi". Harper Lee aborde lui aussi le sujet lors d'un dialogue de son oeuvre Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur: "- Tu défends les nègres, Atticus? lui demandais-je le soir même.

- Bien sûr. Ne dis pas "nègre", Scout, c'est vulgaire.

- Tout le monde dit ça, à l'école.

- Désormais, ce sera tout le monde sauf toi..."

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